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Merci à Dieu de me confier ses enfants.
Quelle belle et enrichissante mission. Quelle belle responsabilité qu'humblement et avec une profonde gratitude j'accepte d'assumer... Chaque jour m'emplit d'émotion quand je suis ou me projette dans mon "modeste" collège . Chaque jour Son souffle sur moi m'inspire et je sais qu'Il est là, qu'Il me guide et veille.
Pour en témoigner, l'organisation d'une séance de sensibilisation sur la Convention des droits de l'Enfant. D'où vient l'initiative ? D'un constat simple et préoccupant : Beaucoup de nos enfants ne sont ni informés ni préparés à leur vie d'adultes, de futurs citoyens et encore moins à leur vie d'enfants. Ce sont de véritables cibles vulnérables, surtout dans nos communes éloignées de la capitale, pour ne parler que de celle dans laquelle se situe le collège que j'ai le bonheur de diriger à 300 km d'Abidjan (4h de route).
En effet, nos responsables locaux, en apparence toujours dans l'urgence et à la recherche de ressources matérielles, humaines, financières pour laisser une empreinte positive et donner à leurs administrés les moyens organisationnels, matériels et financiers afin de réaliser des projets de développement, en oublieraient l'essentiel : l'éducation, la sensibilisation, la responsabilisation, la construction du citoyen d'aujourd'hui et de demain dans le sens noble du terme, citoyen non pas de la seule Côte d'Ivoire, mais citoyen du Monde.
Devant cet état de fait, il faut garder coeur, oreilles et yeux grands ouverts, saisir chaque opportunité placée sur notre chemin grâce à la bienveillance de Qui vous savez..... Ensuite il suffit de se laisser porter, de prendre tout ce qui vous parvient de positif pour réaliser la tâche assignée à un temps T. Vous souriez ? C'est bien.
Mme Kandia Camara, Ministre de l'Education Nationale en Côte d'Ivoire, afin de tenter de réduire certains fléaux, a vivement recommandé que soient organisés dans tous les établissements d'enseignement des séances de sensibilisation sur les thèmes ci-après :
- Les Grossesses précoces et la Communication Parents-Enfants sur la Santé sexuelle et la Reproduction des jeunes
- Les IST/SIDA & les facteurs de Vulnérabilité des jeunes filles
- Les Violences basées sur le Genre (BVG) et les Mariages précoces
- La Contraception et la Santé Sexuelle et de Reproduction des Jeunes
Il m'a semblé pertinent, au vu d'autres dangers auxquels sont exposés nos jeunes adolescents, d'ajouter à cette liste qui, pour moi, n'est qu'indicative et non exhaustive, les thèmes suivants :
- La Convention des Droits de l'Enfant
- La Drogue chez les jeunes et ses Dangers
- L'importance de la lecture (NB - Ce dernier sujet fera l'objet d'un article ultérieurement)
Mme Patricia Isimat-Mirin, Magistrat, Conseillère Spéciale du Médiateur de la République de Côte d’Ivoire et Membre de la Commission Ivoirienne des Droits de l’homme, que j'ai eu le plaisir d'approcher sur le sujet, a été tour à tour tout au long de sa longue carrière, Juge des enfants, Fonctionnaire spécialiste des droits des personnes vulnérables (femmes, enfants, personnes vivant avec handicap, migrants, prisonniers, personnes atteints du VIH SIDA, peuples autochtones, etc.
Elle s'est spontanément proposée pour animer à l'endroit de mes jeunes élèves une conférence sur la Convention des droits de l'enfant. Après avoir obtenu l'approbation du Médiateur de la République, Monsieur N’Golo Coulibaly, elle a pris son bâton de pélerine, son chapeau qui ne la quitte jamais "sous nos tropiques" et nous a rejoints à Ouragahio ce vendredi 22 Avril 2016. L'a suivie de façon tout aussi spontanée et militante, Mr Diarrassouba Aboubakar Sidike Ben, Magistrat à la Cour d'Appel de Daloa. Merci Monsieur, pour votre engagement et votre enthousiasme. Vous avez "réveillé" nos élèves, nous parlons bien sûr de leur conscience et espérons que vos interventions respectives laisseront des traces dans les esprits de ces jeunes adolescents qui, nous l'osons croire, sauront en toute situation douteuse faire preuve de discernement, de courage et résister.
Les 150 élèves du collège étaient présents à cet atelier. Chacun, d'entrée, a reçu un fascicule décrivant les droits fondamentaux des enfants. La séance a débuté à 14h02 pour ne pas retenir exagérément les élèves et leur permettre de retourner en toute sécurité chez eux. Discours concis à souhait de bienvenue du 2nd adjoint au Maire, suivi du discours de Florence Pouthé, fondatrice du collège, pour brièvement justifier le choix de la conférencière et exposer l'objectif visé : faire de la prévention. Et la parole est cédée à Mme la Conseillère spéciale du Médiateur de la République. Après leur avoir fait visionner un document audio visuel sous forme d'interviews de jeunes enfants d'origines variées sur les droits des enfants et leur avoir expliqué l'historique et surtout l'importance pour ces jeunes de connaître leurs droits et recours, Mme Isimat a invité les jeunes élèves à écrire sur les panneaux préalablement répartis dans la salle à cet effet ce que leur inspiraient les droits des enfants.
- Le droit d'avoir un nom et une nationalité
- le droit d'être protégé contre toute forme de discrimination en raison de sa race, de sa religion, de son origine ou de son sexe
- le droit à une alimentation saine et suffisante
- le droit de recevoir une éducation et une formation
- le droit à une famille et à un logement décent
- le droit au plaisir et au repos
- le droit d'accéder à l'information, d'exprimer son avis et d'être entendu
- le droit d'être protégé contre toute forme de maltraitance, contre l'exploitation sexuelle, l'exploitation par le travail, ainsi que les trafics en tout genre
- le droit d'être soigné(e) et de bénéficier de soins et de traitements adaptés à l'âge
- le droit à une protection spéciale pour les enfants réfugiés et handicapés.
- le droit d'être jugé comme un enfant
- le droit d'être protégé en temps de guerre
- En cas de conflit, demander à un enfant de se mêler à une foule et venir communiquer des noms ou informations en cas de conflits de quelque nature
- Ne pas transporter pour le compte de quelqu'un, de drogue ou armes au prétexte que personne ne le soupçonnerait, et même pour de l'argent
- Ne pas accepter qu'un parent vous "donne" à quelqu'un, même en cas de difficultés économiques. Vous n'êtes pas des objets, ni à vendre. Dénoncez ! Allez à la gendarmerie ! Mettez vous sous protection !
etc
Au terme de ces interventions, chaque invité a bien voulu monter au "micro" pour apporter sa contribution sous forme de recommandation, de conseils, d'appréciation : Monsieur Vaté, magistrat à la retraite, chef du village de Krogbopa dans la commune de Ouragahio, a déploré l'absence des élèves des autres établissements. Je l'ai rassuré qu'au moins le proviseur du lycée municipal de Ouragahio avait reçu l'invitation mais n'y a effectivement pas donné suite.
Les autres intervenants : Monsieur l'Inspecteur de l'Enseignement Primaire de Ouragahio, l'abbé Achille, Madame N'Guessan, responsable de la communication, représentant le Directeur Régional de l'Education Nationale à Gagnoa (DREN), Madame la responsable locale des femmes de la CEDEAO, et notre "Maman Yoro", sage-femme à la retraite, toujours présente lors de nos actions de sensibilisation, ont vraiment encouragé nos élèves à la vigilance et à la concentration au travail pour la réussite.
Grosse ombre au tableau : l'absence des parents des élèves alors qu'ils étaient invités, et c'est par là que je souhaite terminer mon compte rendu. Seul un parent était présent, un seul !
Accueillie au collège St Jacques au son des hymnes chantés par les élèves, Mme Patricia Isimat-Mirin les a rejoints à la salle des mariages de la Mairie pour leur parler de la Convention des Droits de l'Enfant. Invités et parents sont attentifs. La séance s'est terminée par une photo souvenir devant la mairie. Merci pour ce beau geste d'encouragement, Madame.
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Au terme de la conférence, les enfants ont écouté le sourire aux lêvres ce bel hymne
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Le Mediateur de la republique de cote d'ivoire
Mme Isimat Patricia-Mirin, conseillère spéciale du Médiateur de la République a animé, le vendredi 22 avril dernier au Collège St-Jacques d'Ouragahio, une causerie-débat sur la convention de...
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